lundi 20 mai 2013

Il caffe della mattina

Elle a eu l'autorisation de partager son lit pour la nuit.

Ce n'est plus exactement une autorisation quand ce partage est systématique. Ça en reste une quand même, et il se plait à lui rappeler, car l'automaticité ne créée pas de droit acquis. En aucun cas. Même pour elle.

Elle en connaît l'une des conditions : la corde.

La corde nouée, suffisamment ample pour ne pas la mettre en danger, autour de son cou et qui lui rappelle à tout instant sa condition.
La corde qui permet à son Maître de la tirer à lui lorsqu'il a besoin de quelque chose tout autant que de lui faire ressentir sa servitude.

La corde, suffisamment longue pour en avoir toujours un morceau a portée de la main. Suffisamment longue pour servir de laisse nocturne à un bout aussi bien que pour stimuler des ardeurs un peu trop mollassonnes avec l'autre bout.

La corde qui guide au petit matin, dans la torpeur d'un demi sommeil de son Maître, vers un vis qui frémit et que sa bouche sans même besoin d'un ordre engloutit.

La corde qui maintien sa bouche bien en place au moment crucial, celui où le Maître pousse son dernier râle.

La corde enfin déliée pour le second plaisir qu'elle sait devoir lui offrir : il Caffe della mattina.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire