La vie est n’est pas une boite de
chocolat.
Elle est faite de choix, ceux que
l’on subit et ceux que l’on impulse. Ils se complètent ou se contredisent mais
ils mènent à la vie, celle du quotidien aussi bien que des envies ou des
projets.
On dit aussi qu’il n’est pas de hasards, il est des
rendez-vous. Pas de coïncidences.
Ce premier voyage devait
manifestement s’inscrire comme ça. Comme une fatalité, non comme le destin que
l’on subit mais comme celui auquel on ne peut échapper. Celui maintes fois évoquées
et jusqu’alors jamais concrétisé. Celui d’une
escapade à deux, sans personne. Florence, Milan, s’il y a le temps, week-end
rital. (…) variet’ mélo à la radio…
Les missions sont assignées. Les
rôles n’ont pas à l’être. A lui la logistique, la domination, les punitions et
les récompenses, la responsabilité de la combler. A elle les traductions, la
soumission, l’obéissance et le devoir de le satisfaire.
D’abord ce quai de gare qui les
attend. Peu de mots et encore moins de gestes. La descente du wagon signait
pour elle un accord implicite pour les jours à venir.
Une valise glissée dans un coffre
et une voiture qui file vers l’aéroport. Un check-in rapide, deux sièges côte à
côte et l’avion qui franchit les Alpes. Elle ne dit rien. Elle sourit. Elle goûte
le moment. Elle en connait également les enjeux.
La littérature qu’elle écrivait
lui avait longtemps donné envie de Florence, de l’Arno et du dôme. Les
souvenirs qu’elle y avait attachés et la présence du Pitti Uomo lui avaient failli le faire incliner pour Milan. Ce fût
finalement l’adriatique et Trieste, loin du baroque tapageur ou de l’austérité.
Une envie farouche aussi de retrouver ce charme décrit par Joyce, les pas de Mathias Sandorf ou le Bora.
La suite ressemblait à un
descriptif de formule de vacances en club : 5 jours, 4 nuits,
demi-pension, liste des activités. C’est là qu’était la ligne de fracture, la
liste des activités. A l’instar d’un club de vacances elles étaient diurnes
aussi bien que nocturnes, mais certaines ici échappaient tout à fait à cette
distinction. Une fois franchies les portes de l’hôtel elle perdait la plus
grande part de son libre arbitre et devenait sienne à toute heure du jour ou de
la nuit, au gré de ses envie et fantaisies. D’un café encore fumant apporté à la
table du petit déjeuner à un ordre incongru claquant à l’improviste en passant
par de plus « traditionnelles » séances le soir venu.
Apercevoir un instant les
premiers contreforts des Balkans dans la douceur du soir et peu de temps après
ramper à ses pieds à demi nue, exhibant à la demande le moindre recoin de ses
chairs en attendant un signe ou un geste.
Le décor était délicieux, la
compagnie encore plus et les huis clos parfois publics. La bulle s’était rouverte
pour quelques jours, terrain de jeux et de limites.