lundi 27 mai 2013

Le golf et l'Ecosse

Le golf est un jeu de précision et d’empire sur soi même.

C'est un sport qui peut apporter autant de plaisir que de frustration, et y avoir un bon geste est capital pour progresser et réussir.

C'est un sport où rien ne remplace un entraînement et une pratique opiniâtres.

On dit qu’on en sait plus sur autrui en jouant un parcours de 18 trous qu’en partant un mois en vacances avec lui. C’est vrai. Les caractères se révèlent au fur et à mesure que la partie avance. Les masques tombent au fur et à mesure que le score progresse ou régresse.

Le golf, c’est un sport dont les origines remontent à plusieurs siècles.

C’est un sport qui fût, parait-il, d’abord initié par les hollandais avant d’être « récupéré » par les écossais qui en ont posé les véritables bases et arrêté les règles. Elles sont strictes et une de leurs parties les plus importantes est consacrée à l’Etiquette.

Ce sport fût même interdit, un temps, par un édit royal de 1457, la légende voulant que les écossais passent trop de temps à s’y entraîner par rapport à leurs devoirs militaires.

Le golf et l’Ecosse sont donc indissociables depuis au moins le XVème siècle.

L’Ecosse, dont le drapeau figure la croix de Saint André…


vendredi 24 mai 2013

Blind test...

La clé de l'énigme :

 

 
Un chef d'oeuvre cinématographique, de sensualité, de bon goût et de sous-entendus...
 
A rapprocher : la dernière scène entre John Steed et Emma Peel dans "The Avengers", épisode "Forget me not", et ce baiser où ils se frôlent à peine. Tout ce qui est, ce qui a été, ce qui aurait pu être, ce qui ne sera jamais...

jeudi 23 mai 2013

English course

« Cuts and bruises caused by a whip or a flogger will heal in a few days, but the real emotional hurt that a dominant can inflict on a trusted submissive by poorly chosen words or actions can take weeks or months to heal, if ever.

The skills required by this type of dominant include perceptiveness, compassion, wisdom, sensibility, understanding, empathy, patience, openness, honesty, the ability to communicate, the ability to explore trust and the ability to explore intimacy, both his submissive’s and his own, without fear or deception.

Some dominants have these skills. Some must learn them. Some will never have them.”

Peter Masters “understanding submission”

mercredi 22 mai 2013

E ritorno da te (2)

La porte de la chambre vient de se refermer. La partie va enfin pouvoir commencer. Finies les discussions aimables et badines dans la voiture. Finis l’insolence de certains soirs et les rires échangés à la suite de taquineries trop vanilles.

Ils sont là, dans cet espace d’une quinzaine de mètres carrés et se font dorénavant face.

Sa voix de fait de plus en plus faible et timide au fur et à mesure que celle de son peut-être futur Maître se fait de plus en plus calme et autoritaire. Il n’est plus question d’étreintes et d’envies mais d’instructions et d’obéissance.

Le premier ordre claque : elle doit immédiatement se déshabiller, devant lui, et ne conservant que ses chaussures à talons. Après avoir eu l’occasion de le toucher un peu, le temps est venu de contempler ce corps qu’il n’avait pu voir que par morceaux, comme un puzzle.
Il lui tourne autour, comme un prédateur tourne autour de sa proie. Elle ferme les yeux et sa respiration s’accélère.

Une fois ce premier examen effectué, la suite des instructions vient. « Cambre-toi ». « Mieux que ça ». « Mieux que ça encore ! ». Elle entend qu’il cherche quelque chose dans son sac et c’est au moment où elle sent une tige fine et souple sur son ventre qu’elle comprend. De petites tapes du bout de la cravache sur les reins ainsi que sur le bas du ventre lui indiquent comment rectifier sa position.

Malgré la position très cambrée et inconfortable, elle attend debout la suite des instructions.

Que pourrait-elle faire d’autre, elle savait qu’elle n’aurait plus le choix au moment même où la portière de la voiture avait claquée dans le parking de la gare. Les longues minutes de trajet vers cette chambre étaient déjà comme un avant goût de sa future condition, le ton ayant d’ores et déjà changé entre eux.

A nouveau cette tige souple et fine qui appuie sur ses fesses. Elle se demande si le bout de cuir va s’abattre sur ses chairs, mais non. La cravache lui fait signe de s’avancer, jusqu’à ce que ses jambes bute sur le bord du lit.
La suite est simple : elle doit se mettre à genoux sur le bord du lit, dos à lui et la croupe offerte. Pour l’instant elle reste ainsi les bras tendus, n’ayant pas reçu l’ordre de se mettre face contre les draps.

Elle sait ce moment et ce qui va se passer. Ils en ont déjà parlé. Les questions commencent donc, comme elle le pressentait :

-         sais-tu pourquoi tu es là ?
-         sais-tu ce que je veux ?
-         es-tu prête à t’offrir sans réserve et m’obéir en toute chose ?
-         Souhaites-tu devenir ma soumise, avec tous les droits que cela me confère sur toi et toutes les obligations que tu auras vis-à-vis de moi ?

Comme elle répond oui à chacune de ces interrogations, il l’autorise donc à présenter officiellement sa demande, toujours dans la même position.

Son Maître l’accepte alors comme soumise. Il indique que les conditions de sa « période d’essai » lui seront notifiées ultérieurement. Il a mieux à faire dans l’immédiat pour sceller ce pacte.

L’instruction tombe : « reste à genoux ainsi mais mets tes épaules contre les draps et viens ouvrir ta croupe avec tes mains ». La réponse fuse immédiatement : « oui Maître ».

Ha seguire…

Addendum : on me fait remarquer qu'une demande ne se ferait pas lors d'une première séance, ce à quoi je répondrais dans le désordre : "ce n'est pas si simple", "je pense que c'est tout à fait envisageable selon les circonstances" et "à quoi donc sert alors le "noviciat" ?".
Les règles sont faites pour être évaluées, questionnées, voire bousculées. C'est mon métier autant que mon postulat...

mardi 21 mai 2013

Le ressenti

Le ressenti vis à vis d'une fille de vingt deux ans qui travaille en alternance dans le bureau quasiment en face du mien depuis déjà quelques semaines.

Un physique très ordinaire, presque au-delà du banal. De jolis yeux mais un visage qui n’attire pas l’attention et des fesses trop larges pour sa taille ou sa corpulence. A physique qui n'ira pas en s'améliorant avec les années. C'est programmé.

Un corps banal surmonté d’un vidage banal donc.

Elle a pourtant quelque chose d’imperceptiblement attirant.

Quelque chose qu’on se dit ou pense deviner.

Quelque chose où on l’imagine assez facilement dans des positions de souffrance et de plaisir mêlés.

Quelque chose où ses yeux seront teintés d'effroi en voyant les instruments se rapprocher et sentir les chairs martyrisées.

Quelquechose où on devine ses larmes quand elle subira les humiliations.

Quelque chose où on l’imagine reconnaitre sa faute, ses insuffisances et réclamer sa punition.

Quelque chose où on a envie de la rassurer : oui ça fera mal, mais oui, ce sera bon.

Quelque chose enfin qui fait qu’on se dit qu’elle aura envie de recommencer, en savoir plus et chercher ses limites.

Le ressenti qu'elle prendra goût à sentir le joug.

lundi 20 mai 2013

Le profane et le sacré

Le Maître est-il son Dieu ou bien n'est-il qu'un homme ?

Doit-on obéir à ses commandements comme s’ils étaient divins ou bien à ses ordres comme autant d’instructions martiales et profanes. Question sacrilège et réponse tout autant : un peu des deux.

Seule une personne dans l’histoire de l’humanité s’est proclamée fils de Dieu, a agi comme tel pour le bien des Hommes poussant le don de soi jusqu'au sacrifice ultime. La fin du temps pascal, qui complète la révélation de la Trinité aux Apôtres, nous fait nous questionner sur le sacré et le profane d'une relation BDSM.

Un Maître ne peut donc être ni Dieu ni fils de Dieu.

Pour autant, certaines analogies sont troublantes entre le comportement que peut adopter une soumise, vénérant celui dont elle tire ses ordres et parfois sa raison d’être, et les saintes écritures. On en veut pour preuve cet extrait du Livre des Apôtres où il est narré :
« On convoqua alors les Apôtres, et, après les avoir fouettés, on leur interdit de parler au nom de Jésus, puis on les relâcha.
Mais eux, en sortant du grand conseil, repartaient tout joyeux d'avoir été jugés dignes de subir des humiliations pour le nom de Jésus. » (Livre des Actes des Apôtres 5,27b-32.40b-41).

Combien de soumises furent convoquées et se retrouvèrent fouettées ou simplement punies pour l’expiation de leurs fautes ? Combien de soumises prirent cette punition comme un honneur et en repartir avec une fierté encore plus exaltée d’avoir subi cette punition au nom de leur Maître ?

Comparaison sacrilège bien entendu et pourtant ô combien respectueuse des écritures saintes.

Simple point de départ d’une réflexion sur la fierté de la soumise, qui se donne et parfois souffre pour la gloire d’un homme cette fois-ci et non d’un Dieu.
Fierté du Maître également qui reçoit la soumission ou administre la punition et péché d’orgueil de sa part le plus souvent au vu de la dimension que peut prendre cette fierté.

Point de départ également d’une réflexion sur la dualité de l’homme qui peut à la fois suivre le temps pascal et se réjouir de la bonne nouvelle qu’il proclame ainsi que, dans le même temps, rêver de tourments indécents et se vautrer dans le péché de l’idolâtrie…
  
« Tous ceux qui siégeaient au grand conseil avaient les yeux fixés sur Étienne, et son visage leur apparut comme celui d'un ange » (Livre des Actes des Apôtres 6,8-15).

Il caffe della mattina

Elle a eu l'autorisation de partager son lit pour la nuit.

Ce n'est plus exactement une autorisation quand ce partage est systématique. Ça en reste une quand même, et il se plait à lui rappeler, car l'automaticité ne créée pas de droit acquis. En aucun cas. Même pour elle.

Elle en connaît l'une des conditions : la corde.

La corde nouée, suffisamment ample pour ne pas la mettre en danger, autour de son cou et qui lui rappelle à tout instant sa condition.
La corde qui permet à son Maître de la tirer à lui lorsqu'il a besoin de quelque chose tout autant que de lui faire ressentir sa servitude.

La corde, suffisamment longue pour en avoir toujours un morceau a portée de la main. Suffisamment longue pour servir de laisse nocturne à un bout aussi bien que pour stimuler des ardeurs un peu trop mollassonnes avec l'autre bout.

La corde qui guide au petit matin, dans la torpeur d'un demi sommeil de son Maître, vers un vis qui frémit et que sa bouche sans même besoin d'un ordre engloutit.

La corde qui maintien sa bouche bien en place au moment crucial, celui où le Maître pousse son dernier râle.

La corde enfin déliée pour le second plaisir qu'elle sait devoir lui offrir : il Caffe della mattina.


La connivence


L’important est la connivence.

Qu’elle agisse de la façon la plus naturelle possible en société, que nul ne se doute de sa condition réelle. Que cette condition, son statut, soient transparents aux yeux du monde sauf d’un.

Qu’elle puisse, même de façon imperceptible, donner des gages de sa soumission à son Maître et que personne de l’assistance ne puisse le deviner.

Que ce soit un regard ou une main prise dans la sienne et posée dans un endroit où il confirmera qu’elle a bien exécuté ses instructions, que ce soit un regard baissé en narrant le récit de ce qui vient de se passer au beau milieu d’une fête…

Quelle importance tant qu’ils se comprennent et qu’il sait qu’elle a obéit scrupuleusement ? Quelle importance tant que son Maître est fier d’elle et qu’elle porte cette fierté comme la plus impénétrable des armures ?

Quelle importance puisque dans ces moments-là seul un compte au milieu de la multitude et que seul son regard la rassure et la contente ?
 
Il ne lui viendrait même pas à l’idée de désobéir pour rechercher le plaisir de la punition, ne la méritant même pas et n’encourant alors que du mépris.
 
Ces moments les plus savoureux, parfois les plus intenses, où la soumission demeure subtile, invisible aux yeux extérieurs. Quand elle flirte avec les frontières de la connivence.
 
Ces moments où deux regards se croisent.

Ces moments où elle a le droit de le regarder dans les yeux pour qu’il puisse y lire la fierté et la confirmation de son épanouissement dans la soumission.

Ces moments où l’importance est la connivence car le temps se suspend, la scène se fige et rien d’autre que l’emprise qu’il exerce sur elle n’a d’importance.

 

E ritorno da te

Ce moment. Ils en avaient si souvent parlé. Envisagés différents scenarii, envisagé différents lieux. Il avait déjà été reporté une première fois et cette fois encore n’était pas certaine. Juste une option au cas où ses obligations professionnelles lui auraient permis d’être disponible le vendredi soir pour un rapide moment passé ensemble avant qu’il ne reparte le lendemain matin en province.

Ils l’attendaient. Autant l’un que l’autre.

Ce moment, comme tous les autres étaient marqué de l’atypisme de leur relation. Ils avaient appris à se découvrir au fil des échanges. Alternant les moments de plaisanterie complice et d’autres moments plus crus. Lui autorisant le tutoiement et lui promettant d’autres plaisirs soi-disant refusés « traditionnellement » aux soumises, si un jour elle le devenait. Ces moments atypiques qui ne les empêchaient pas de reprendre chacun leur place quand la nuit était tombée et que les voix se faisaient parfois halètements au téléphone.

Ce n’était même pas une volonté délibérée de casser les règles mais un état de fait. Il était ainsi. Pouvant être rigoriste sur certains points et se moquer délibérément d’une certaine étiquette tant que chacun y trouvait son compte.

Ce moment ce rapprochait donc. Moment de vérité où il ne s’agit plus de mots ou de récits, plus de promesses et d’envies échangées mais simplement de deux regards qui se croisent enfin, de deux corps qui se frôlent et se cherchent. Moment où les pièces du puzzle finissent par s’assembler et où l’autre prend toute sa dimension.

Un quai de gare un vendredi soir. Serait-elle dans le train ? Serait-il sur le quai ? Un doute semblait subsister jusqu’à la dernière seconde. Les rames s’immobilisent finalement sur la voie 8, la foule se dissipe. Plus de doutes possibles. C’est bien elle et c’est bien lui.

Aucuns mots échangés. Aucun besoin de se dire bonsoir. Aucun autre besoin que celui de la serrer contre lui. Son sac tombe machinalement sur le sol. Ses seins viennent s’écraser contre sa poitrine. Elle sent une moiteur s’emparer de son entrecuisse. Elle ne l’avait éprouvée jusqu’alors que lors de quelques appels nocturnes et a l’impression qu’elle se décuple dans ses bras. Elle ferme les yeux car connait la suite. Elle entrouvre sa bouche et sent sa langue qui entre en elle. Ce baiser, prendre sa bouche, il lui avait promis dès le début. Même pas promis d’ailleurs tellement ça lui apparaissait comme une évidence le jour où ils se rencontreraient. Une des premières « règles » transgressées…

Quelques instants après, toujours sans oser presque échanger le moindre mot, ils marchent vers sa voiture. Elle sait qu’elle ne dînera pas ce soir, du moins pas de nourritures habituelles. Le temps leur est tellement compté que chaque instant est précieux. Ils ne disposent que de quelques heures là où il leur aurait fallu plusieurs jours, alors autant aller à l’essentiel.

Elle le tutoie quand il lui demande si elle a fait bon voyage. Autre transgression des règles qu’il affectionnait. Elle sait qu’il ne s’agit que d’une parenthèse spécialement autorisée et que le vouvoiement reviendra de lui-même dans les minutes à venir. Le code qu’il lui avait prescrit était clair : au moment où elle accepterait de monter dans sa voiture elle accepterait également la suite des évènements et de sa condition.

Bien sûr il y aurait une demande en bonne et due forme, bien sûr il y aurait les différentes étapes de son noviciat, bien sûr il lui répondrait et lui avais déjà décrit le moment où elle sentirait jusque dans sa chair la façon dont il scellerait leur accord.

Elle savait pourtant que ce ne serait pas dans une chambre que les choses se décideraient et se mettraient en place mais bien au moment où elle accepterait de monter dans cette voiture. Elle était encore libre de prendre un taxi ou le RER pour rejoindre son amie au moment où la portière s’ouvrait devant elle.

Le claquement qui suivit son installation sur le siège passager résonnait dans sa tête non comme celui d’une portière mais comme le martellement d’une attache scellant un pacte.

La voiture roulait dans la nuit vers la sortie de Paris. La discussion était anodine mais chacune de ses respirations semblait un frémissement.

Une fois la porte de la chambre refermée, la confrontation finale allait commencer. Il lui serait encore possible de revenir en arrière, il lui avait promis.

Elle savait qu’il était déjà trop tard…