Elle ne fait que quelques
centimètres de largeur. Peut-être deux, mais certainement pas trois.
Elle ne tient pas de place dans
une sacoche ou un sac de voyage car sait s’enrouler sur elle-même, quitte à
passer pour un cuir de ceinture aux yeux d’un douanier ou d’un policier.
Elle sait être caressante quand
je lui demande de traîner sur un corps et qu’elle se laisse tracter, ondulant
sous les courbes qui lui sont offertes.
Elle sait être indiscrète quand
elle se laisse guider vers des replis enfin ouverts et des moiteurs qui
évoquent la langueur.
Elle est être coercitive quand
elle s’enroule autour de poignets ou les rattachent à un point fixe et est
alors complice objective d’autres instruments de sévices.
Elle sait être punitive quand
elle vole un court instant dans l’air et que son cuir s’abat brutalement, en un
claquement, sur un autre cuir bien plus blanc et plus tendre.
Elle est mon amie et ma compagne.
Elle est cette lanière de cuir
que l’on apprend à craindre et à aimer.