vendredi 22 août 2014

Le petit livre noir

Ulysse est le titre d’une magnifique épopée de Joyce. C’est aussi le nom de son cahier souple avec une couverture de cuir noir. Cahier dans lequel il aime tenir le journal de sa progression, de leur progression au fil du temps et des séances. Les erreurs, les réussites, les plaisirs et les déceptions, tout y figure. Sans fard ni fausse modestie. La vérité, aussi crue que possible.
Une couverture discrète de togo noir mais une telle intimité une fois le bouton pression dégraffé…

Un dîner

Février. Un mois plutôt froid et venteux sur la place Saint Marc, et encore, quand la pluie ne vient pas accompagner avec constance les sorties et découvertes de cette escapade de quelques jours. La tombe de Stravinsky est toujours aussi émouvante sous la neige et le plaisir d’échapper à la foule dans le dédale des ruelles toujours aussi savoureux. Mais quand la nuit tombe d’autres délices succèdent à ceux du tourisme et d’autres règles s’imposent que celles d’ouverture et de fermeture des églises ou des musées.

Une règle est toujours immuable pour les sorties de fin de journée : elle doit rester accessible et disponible. Contrairement aux apparences, ce ne sont pas les mêmes choses. Accessible quand aucun sous-vêtement – sauf demande expresse – ne doit entraver l’accès à son intimité et disponible car elle doit à tout instant et sur un seul geste ou parole obéir à un commandement.
Elle est donc presque prête pour sortir dîner, attendant dans le couloir de la chambre l’inspection finale qui validera ou non sa tenue pour ce soir. Elle est comme souvent délicieuse et féminine et il en fait le tour non sans une certaine satisfaction doublée de fierté aussi. Les vérifications d’usage, évidemment, formalisées normalement par une main qui vient trainer sous sa jupe et inspecter si le cœur lui en dit le moindre de ses recoins.

Ce soir pourtant, le cérémonial varie un peu. Il débute comme à l’accoutumée mais, rapidement, il lui demande de relever sa jupe, écarter les jambes et se cambrer. Elle s’exécute, ferme les yeux, sens son cœur s’emballer et sa respiration s’accélérer.
A la première seconde elle a compris. Elle connait ses plaisirs et surtout frissonne au contact de l’acier froid sur sa peau légèrement moite. Elle sent ses chairs qui se distendent un peu, reconnait ce léger forçage qui se produit et prend plaisir au remplissage de son être par cet objet d’acier froid dont seul la partie en cristal bleu ciel dépassera dorénavant d’elle.

Il lui indique la règle du jeu avant de l’autoriser à se redresser : elle va sortir avec et doit le conserver en place jusqu’à nouvel ordre. L’incognito est un de ses plaisirs et elle sera punie si on peut deviner, par son attitude ou tout signe de remise en place par exemple, ce qu’elle porte. Elle sera d’autant plus punie si elle le perd ou l’ôte sans son accord express.
Après s’être assuré que ces règles étaient bien comprises, il lui demande de se relever, lui tend son manteau et ouvre la porte pour gagner cette trattoria recommandée dans la vieille ville. Les premiers pas sont un peu hésitants car c’est la première fois qu’elle doit le conserver autant et surtout dans une situation où elle est obligée de se déplacer et se mouvoir beaucoup. Elle sourit car voit son contentement sur son visage, et c’est surtout ce qui lui importe.

Elle traverse le hall de l’hôtel avec cette fierté magnifique de ce qui savent et en jouissent. Puis la porte à tambours, les rues froides et l’aventure de cette longue distance perchée sur ses talons en tentant de maîtriser ce corps étranger qui ne semble vouloir en faire qu’à sa tête.
Elle prend tellement plaisir à le satisfaire et ce qu’il soit fier d’elle qu’elle a pu parfois en oublier sa présence et c’est en tournant au détour d’une ruelle qu’il se rappelle à lui. Lui est ravi de cette disposition et passe même sur de très brèves alertes.

Tout allait donc pour le mieux. Le dîner commandé, des effluves d’agrumes dans les pâtes et un bon Barolo venaient compléter cet excellent moment. Puis il la sent embarrassée. Cela se voit qu’elle est bien moins à l’aise que tout à l’heure. Il lui en fait question mais elle répond que tout va bien. Il lui indique quand même marquer un point sur le décompte qu’il tient avec elle, sachant qu’elle n’est pas sincère. Au quatrième point marqué dans la même demi-heure, il n’y tient plus et la questionne sans ménagement.
Elle doit alors avouer que le plaisir s’est mué en indélicatesse puis en légère blessure, ayant de plus en plus de mal à maîtriser l’engin et souffrant d’une trop longue posture assise… La réponse prend la forme d’un laconique « c’est dommage… ». Il continue de lui sourire mais a posé sa serviette sur le bord de la table pour cesser de manger et lui parler.

La suite de la soirée sera pour elle la suivante : elle va quitter la table, prendre ses affaires, rentrer à l’hôtel et dans la chambre. Une fois arrivée, elle lui enverra un message pour lui signifier qu’elle est prête et à sa disposition. Elle devra en effet revêtir un corset – celui qu’elle sait appartenir au monde de la punition – s’agenouiller dans ce qui tient lieu de salon. Elle attendra, tête baissée, les mains ouvertes sur les cuisses, qu’il rentre et règle leurs comptes. Il ne lui dit ni quand ni comment mais se contente de lâcher qu’il est un peu déçu, même s’il la sait gré de ses efforts pour une première fois sur un port aussi long.
Elle se lève, légèrement mortifiée, prend son manteau et s’engouffre dans la froideur de février. Elle n’a pas osé dire un mot ni même poser de questions sur le sort de l’instrument… Elle s’éloigne en le voyant au travers de la vitre finir tranquillement ses linguine. Commence alors pour elle l’attente de la rédemption…

jeudi 21 août 2014

Exercice de style

En ce moment je suis d’humeur taquine et ai donc un peu envie de compliquer certaines tâches. Elle a su démontrer toute son habileté et sa dextérité avec ses mains et sa bouche mais ça m’apparait aujourd’hui un peu trop facile.

Cette séquence de « jeu » est donc ainsi codifiée : une fois qu’elle aura fini de faire ce qui lui est demandé, elle conservera les mains liées dans le dos. Elle viendra s’agenouiller devant moi. J’ouvrirai mon pantalon et elle n’aura alors plus que sa bouche pour me satisfaire et me remercier.
Le barème est lui aussi assez simple : pour chaque loupé, glissade en dehors de sa bouche ou toute autre forme de perte de contrôle, ce sera un point de plus dans le décompte de la sanction…

A l’instar des sentences de certains conseils de guerre, la sanction sera exécutable séance tenante. A la fin de l’exercice ou à dès que le nombre de 10 sera atteint, au premier des deux termes échus.

lundi 4 août 2014

Un tiède matin d'été


Elle passe devant moi dans la cuisine, vêtue d’une simple nuisette.

Comme un réflexe, je la prends par la nuque, lui fais poser les mains et la tête bien à plat sur une desserte. Seule sa croupe reste tendue et un rapide geste lui fait ouvrir d’avantage les jambes.

Ma main se positionne entre ses cuisses, le majeur et l’annulaire sur le devant de son entrejambe, le pouce de l’autre côté.

« Bouge. Doucement » sont les premiers mots qu’elle entend, commençant à se frotter ainsi dans ma main, restant captive et offerte.

« accèlère » est le second commandement ».

Mon annulaire et mon majeur s’enfoncent ensuite, une fois la tiédeur moite de la cyprine qui commence à couler sur eux.

« accélère » à nouveau puis « enfonce mon pouce en toi » suivent. Elle est maintenant prise de partout et je sens, qu’après avoir un peu forcé, elle profite pleinement d’être ainsi soumise et empalée.

« accélère » encore puis « défonce-toi » et enfin « jouis » suivront dans un relativement bref laps de temps.

Je relache sa nuque et la vois essouflée. Elle me regarde, les yeux un peu dans le vague et me remercie avec une voix très basse, presque inaudible.

Je saisis à nouveau sa nuque, la fait s’agenouiller devant moi, pointe son visage vers mon bassin avant d’ajouter « je suis prête à recevoir tes remerciements ».